dimanche 28 janvier 2007

Les guignols. Plus vrais que nature!

Chapitre 19

Les guignols. Plus vrais que nature!

Quand on m'a dit que, la reine de la tchach de super marché devait dégoiser sur nos ondes avec son maudit flûtiau, j'ai eu des frissons de la pointe du bec aux plumes de la queue. Ah! non, pas elle de grâce, j'ai imaginé, le gonflement des plumes et les piaillements inconsistants, la rigolade des autres oiseaux, partout, mais par bonheur le roi du ciel a entendu ma prière et elle est juste apparue entre deux portes, la plume en bataille, l'œil vitreux, lisant sa feuille de route, clic-clac, elle était plus là! Ouf! Re-ouf! Coucou, pas vu pas pris. Plus de potiche! Je reprends mon souffle. A chaque fois heureusement c’est pareil ! Son élection, moi je dis "à la potiche" ou "à la baudruche" selon, car elle est les deux à la fois, ça n'a pas fait toc mais plutôt toc-toc. Toc-toc et Plouf ! « Nulle » c'est un concert de cuicui, de pioupiou, et même de coincoin…identiques. Donc elle compense chez nous, à la Société Protectrice des Analphabètes ou des Abrutis –la catégorie dépend des jours- elle est la borgne chez les aveugles, ils sont tous tellement "top"!, enfin ils le croient…!Une tchatcheuse,ça les snobe mais il y a tchatcheuse et tchatcheuse, comme il y a pour le chant corbeau et rossignol, elle la baudruche, c'est plutôt la voix du corbeau (si votre ramage ressemble à votre plumage…ils se ressemblent, je confirme)que celle du rossignol…et je ne parle pas de sa bande de névrosés…la vieille pie voleuse, celle du bord de mer, c'est le disque éraillé non stop, toujours à vous clouer le bec, réponse à tout, sans vergogne, ni honte ni honneur ; le toc-toc de la calebasse dit le facteur, c'est le vide sidéral, ça sonne creux ; le glabre croque-mort c'est le fantôme d'outre-tombe (qu'il y reste), le héron c'est la rocaille, le clic-clic des bijoux sur la table, le p’tetbenqu’oui, p’tben qu’non du « pro » de la défile ; la vieille pie aux hublots, qui se dit spécialiste du droit des oiseaux c'est le zéro pointé assuré, (au fait avant, elle était spécialiste en com et même encore avant, avant, avant, si je ne m'abuse, elle se disait « RIO » spécialiste en « relations inter-oiseaux »: spécialiste de tout et nulle en tout,( le fin fonds de la prétention, de la suffisance et de la crasse intellectuelle, répertoriée nulle part au Whose Who des oiseaux), l'oie coin-coin, la voix de la trahison, elle raconte, raconte, siffle, siffle ses calomnies sur tous les toits, sait pas compter, sait que raconter des vilenies, même sur ses amis, peut pas s'en empêcher…accrochée comme la moule aux génevriers: belle brochette, avec, pour couronner le tout, la crécelle de Geogeo la touffe en or (dure) qui pontifie sur ses échasses alors qu'elle était à la retraite pour "citrouille en repos permanent" et le corbeau-marron , l’idiot patenté qui répète n’importe quoi, la voix hypocritement secrète de Croacroa. Il y a les intermittents du spectacle, les ralliés de la onzième heure, toujours le bec ouvert en espérant des miettes du gâteau : Toutouch la barriolée, une vieille chouette énamourée de feu Croacroa, réveillée quand on clôture la séance et la pie grièche, qui mendie à tous les nids, un vrai tocard, sans une graine à becqueter et qui les chipe dans tous nos nids. Et roulez tambour, les amputés de la citrouille sont là! Ils occupent tous les petits trous du fromage avec les asticots, ils se repaissent de la fange dans laquelle ils se roulent depuis des mois. Je n'ai jamais vu pareille brochette de viandes avariées se vautrant dans la pestilence qu'ils ont engendrée. Ils doivent gérer notre communauté, pour gérer, il faut savoir et ils ne savent rien, ni compter nos réserves hivernales, -et qu'allons-nous devenir si on les perd?- ni faire la publicité de nos histoires (heureusement qu'il y a la LPO), ni nous défendre (LPO). Quand on regarde comment ils se sont distribué les rôles, on se dit en écoutant la proclamation publique : "Ah quelle merveille, que de science et de savants parmi nous, que de compétences et de sérieux, quelle chance nous avons de les avoir !" et puis on les regarde, on les entend et on comprend en moins de deux…illico prestissimo ! ah oui, mais voyons, c'est des guignols, des marionnettes au bout de leur ficelle qui font leur spectacle pour le public, c'est juste des clowns qui rigolent et nous font rigoler, pas la réalité. Ouf! J'ai failli les prendre au sérieux, y croire pour de bon, le cauchemar, le désespoir, mais maintenant je rigole, ils sont plus vrais que nature. Ah ce que c'est que le talent tout de même! Tout y est le plumage et le ramage: ils sont parfaits et quand ils auront fini de faire la roue et de se les jouer macache bono…à la niche…pardon…je voulais dire… au nid. Et crions partout sur la place des villages:

Oiseaux de partout, ohé, ohé

Les guignols sont arrivés,

Oiseaux de partout, ohé, ohé

Les marionnettes enturbannées

sont arrivées, ohé, ohé

Ils vont jouer la farce éculée

Du pouvoir chez les emplumés

Venez voir venez voir

La pie voleuse dans son grand soir

Qui se passe l'encensoir

La Baudruche dans son répertoire

En glamour énamourée

Du croque-mort déplumé

Ne manquez pas l'oie qui jacasse

Championne pour organiser la casse

Le couteau de cuisine en mains

Cherchant à qui filer un coup de surin

Venez admirer Geogeo, les belles mirettes

Juchée sur ses patins à roulettes

Chantant à pleine voix

"je pense enfin, je suis, j'y reste, c'est moi"

Venez entendre la tour aux échasses et hublots

Bec crochu et tête décérébrée

Venez voir ohé, ohé,ohé,

Chacun dans son rôle et sans égaux:

C'est le théâtre des ombres

Le théâtre des con- combres!

C’est le théâtre des nunuches

Le théâtre des baudruches !

Ah ce qu'on rigole quand on se dit que bientôt tous ces guignols on va heureusement les ranger dans leur petite boite, la petite boite dans une petite niche, la petite niche au fond d'un grand grenier, le grenier d'une vieille maison abandonnée au fin fond d'un désert desséché par le soleil et balayé par la tempête, et la tempête va tout emporter, alors on ne retrouvera plus que les nonosses et alors on pourra envoyer le copain de la dinde dodue avec sa pelle, peut-être bien qu'il nous rapportera les graines qu'ils nous a ponctionnées juste pour rapporter des petits nonosses. Et c'est ainsi que l'on se débarrasse de ceux qui embarrassent…Moi je prépare mes flèches au curare au cas où il y en aurait un qui échapperait. Leçon "Mieux vaut rester à sa place dans son petit nid que d’en voler un trop grand que l’on ne puisse pas occuper! ". Ah ces Oiseaux, tout de même, qui l’eut cru !

…Le p’tit coucou aux nonosses, l’exécuteur basses œuvres de la dinde dodue au bec tordu et aplati – il a du prendre un coup de tempête- eh bien, on va bientôt s’en occuper ! Tout de même ces oiseaux, vous allez me dire, tous dingos… ? Ca dépend, à la LPO, sont tous intelligents et beaux !

A bientôt, au prochain numéro!

Signé : Les super-maîtres guignols